La culture menacée ? Mais la culture c'est quoi ?

Publié le par Chantal Vieuille, éditrice

le-groumellec.jpgLundi 29 mars 2010, les professionnels de la Culture sont descendus dans la rue pour manifester leurs inquiétudes. On peut objecter que les personnels non fonctionnaires, dont les postes de travail dépendent de subventions, érigent en menace des réformes ou des changements qui ont lieu parce que le monde lui-même change. On pourrait dire cela. les professionnels de la Culture sont des gens compétents pour aider la création à émerger, dans des lieux adaptés et devant des publics curieux et en demande.

Depuis la Libération, la France n'a pas connu de situation plus terrible que celle actuelle où le mot "culture" est réservé à quelques privilégiés, des sortes de dynosaures qui savent lire l'oeuvre de Proust, écouter un opéra, regarder un tableau de Dürer et acheter une oeuvre d'art contemporain à Bâle. Priorité est donnée aux valeurs en place.  Suspicion recouvre toute initiative relevant de la création artistique non officielle, non référencée. Qui va subir cette situation ? Les jeunes, forcément. Ces jeunes qui souffrent d'un manque de reconnaissance rt de paroles, ne bénéficent plus aujourd'hui de ce droit toujours accordé jusque là d'être dans l'utopie. La culture quand elle est dynamique, crée des possibles, des merveilleux, des possibles merveilleux impossibles. Le Politique actuel met en place un réseau où la danse, la musique, le théâtre, la lecture, la peinture, les arts dans leur ensemble se voient privés de folie. Ce qui est privilégié, c'est le conformisme. Une poignée d'artistes de toutes les disciplines poursuivent et poursuivront sans encombre leur intinéraire. Quelques uns auront le souci de la transmission, mais la plupart du temps, le pouvoir rend aveugle et autiste. En conséquence, la jeunesse artistique se voit privée de maîtres et de références. A elle de se chercher toute seule, et pire ! on lui demande de ne pas faire de bruit.

Le Politique oublie que la culture gère la création, et pour gérer la création, à côté des lois de la rigueur, il faut donner libre cours à l'émotion. Les professionnels de la Culture ont raison de s'inquiéter. Au Salon du Livre à Paris, fin mars 2010, c'est un souffle de fatigue qui circule dans les allées. Au Ministère de la Culture, Frédéric Mitterand en complet décalage avec les jeunes générations, annonce de nouvelles mesures en faveur de la lecture. Sans imagination, comme le retour d'une manifestation désuète, Lire en fête. Aucune mention n'est faite en faveur de la lecture sur les écrans qui permettraient à nombre de jeunes gens de découvrir, avec un mode de lecture plus adapté à leur comportement, les trésors de la culture. Comme si le monde était immobile, on parle du livre avec des mots anciens.

Attention ! Car les artistes connaissent les territoires subversifs, les chemins de l'underground pour satisfaire à cette nécessité de s'exprimer avec des mots et de recourir à des outils correspondant à leur temps. Il y en aura toujours quelques uns pour forcer les barricades et réclamer la liberté d'inventer, de créer, d'imaginer... La culture ne peut pas être écrasée par une seule volonté politique. On guette le vent nouveau...

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