La dimension du couple Chez Paul Eluard

Publié le par Chantal Vieuille, éditrice

telechargement3.jpgPaul Eluard bénéficie d'un renouveau d'intérêt alors que l'une de ses oeuvres, Capitale de la douleur, est au programme de l'agrégation 2014 et que Les Mains faciles est au programme du Bac français 2014.

Quelquesoit le discours à produire sur Eluard, une dimension ne peut être ignorée, celle du couple. Eluard n'a jamais cessé "d'investir" sur le féminin incarné par la muse, la compagne, l'épouse. 

Capitale de la douleur (1926) témoigne de la douleur de la séparation avec Gala. Gala a provoqué une première déchirure conjugale avec Max Ernst entre 1922 et 1926. La relation amoureuse se joue au domicile des Eluard. Le poète est le premier complice des amours de sa femme avec l'ami très cher qu'il héberge alors chez lui. A partir de cette première fracture, Eluard ne retrouvera plus jamais le tempo émotionnel de la relation amoureuse avec Gala. Celle-ci passe son temps en allées et venues entre le domicile conjugal et l'ailleurs. Elle va et elle vient. Elle est pour le poète la muse, mais Gala est déjà très loin. Puis en 1929, alors qu'elle a accompagné celui qui est encore son époux,  pour rejoindre le jeune peintre Salvador Dali à Cadaquès à l'occasion de quelques jours de vacances, Gala ne rentre pas à Paris. Eluard et sa fille rentrent seuls. Le couple est définitivement rompu.

Gala avait rencontré Eluard alors que celui-ci avait 17 ans, durant un séjour au sanatorium de Clavadel près de Davos en Suisse. Gala, jeune russe de quelques années plus âgée que lui, préside en quelque sorte à la naissance du poète. Elle reproduira le même schéma psychique dans sa relation avec Dali : elle "mettra au monde" le peintre qui à l'époque est peu connu.

Eluard est le poète de la poésie amoureuse. C'est ainsi qu'on le définit. Avec raison. L'amour, c'est un art de vivre. C'est un projet de vie. C'est une respiration. Nusch qui fut sa seconde muse et épouse disait avec jovialité, "l'amour c'est la vie". Il n'y avait rien de tel pour réjouir Eluard. L'amour lui confirme un projet politique dont il est convaincu, qui combat les stéréotypes de la société bourgeoise et conventionnelle. 

La dimension du oouple est majeure parce qu'elle est à considérer dans une pensée proprement surréaliste. Donc révolutionnaire. Ce n'est pas l'amour conventionnel, c'est l'amour sans mystique. C'est l'amour de l'amour qui fonde la quête poétique d'Eluard.

Pour comprendre cette dimension de l'amour de l'amour, il est possible de télécharger : Nusch, portrait d'une muse du Surréalisme de Chantal Vieuille. Biographie illustrée par des photographies et accompagnée d'un texte de Timothy Baum sur les Collages de Nusch

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