La vie amoureuse des Spumifères de Georges Hugnet

Publié le par Chantal Vieuille, éditrice

spumiferes.jpgVoici un beau projet éditorial que nous proposent les éditeurs associés, Biro (Adam Biro) & Cohen : La vie amoureuse des Spumifères de Georges Hugnet (1906-1974), artiste surréaliste, collectionneur de cartes postales, poète discret, dramaturge...

Un Spumifère ? c'est quoi au juste ? c'est un porteur d'écume...

C'est un beau livre, avec la présentation de cet enssemble de cartes postales représentant chacune une dame des années 30, nue ou presque nue. Avec une technique toute singulière, Georges Hugnet entre 1948 et 1950, a détourné avec des couleurs de gouache, les postures de ces dames animées soudain de fantasmes particuliers.

L'introduction rédigée par Myrtille Hugnet, son épouse, est précieuse car elle donne au lecteur les clés du mystère de ces Spumifères, d'autant que le nom à la consonnance étrange, intrigue.

C'est un beau livre surréaliste.

Je vous laisse le soin de découvrir ces images de dames poursuivies par ces spumifères à plumes...

 

Spumifères. Terme qui signifie porteurs d’écume. Ils sont pour la plupart couverts de plumes ou de duvet, très hauts en couleurs et dans l’ensemble plutôt contents d’eux. Ils portent des noms en rapport avec leur personnalité comme « le Purlaine orgueilleux », leur lieu de vie telle « la Pigruleuse du maquis » ou une distinction physique comme « le Torchas casqué ». Ce sont des amants obsédés par leur besoin de se reproduire, ce qui ne peut se faire que par le contact d’un corps de femme.
Hugnet réalisa quarante Spumifères. Quarante comme les académiciens. Il devient naturaliste pour décrire leurs ébats avec beaucoup de précisions.
Il les fit aussitôt photographier, encadrer : cadre en chêne clair, passe-partout liseré or, cartouche portant le nom de chacun.
Mais les porteurs d’écume ne furent pas quarante très longtemps car leur créateur en fit cadeau à ses amis les plus proches : Lise Deharme, André Thirion, Marie-Laure de Noailles, « la Minoche émancipée » à Paul Éluard. Six seront ainsi dispersés (tous récupérés depuis). Qu’importe, disait Georges Hugnet, les académiciens sont rarement au complet. Trente-quatre ne furent jamais montrés, « l’Émandole des sables » fut volé.
Dans les années 1960, Georges Hugnet écrit des textes pour accompagner ses cartes postales. Ceux dont il a fait cadeau n’auront pas de texte.
Les quarante Spumifères et les textes qui les accompagnent sont présentés ici pour la première fois.

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